On dit partout que les centres-villes se meurent… Il paraît que Malmedy n’échappe pas à ce fléau…

C’est vrai que la plupart des centres-villes, aujourd’hui, connaissent de grandes crises mais, ici à Malmedy, on a encore la chance d’avoir un centre-ville qui se maintient, mais je ne dis pas qu’il est florissant. En Wallonie, Malmedy et Spa tiennent la tête du peloton, selon une enquête. C’est vrai que la situation n’est pas facile et qu’il faut être vigilant aux problèmes que rencontrent les commerçants du centre-ville. Aujourd’hui, ce qui est certain, c’est que Malmedy reste attractif, à la fois pour les Malmédiens, mais aussi pour les touristes et les gens des environs. Le centre-ville reste tout de même bien en place, ne soyons pas trop pessimistes.

Concrètement, comment allez-vous redynamiser le centre-ville?

Nous sommes en train de revoir les règles de stationnement. Nous allons accorder 1hde gratuité pour tous ceux qui viendront faire leurs courses en zone rouge à Malmedy, donc c’est pas mal. C’est une mesure importante qui va plaire à tous ceux qui font leurs courses dans le centre: “ Ne vous tracassez pas, vous aurez droit à la 1re heure de stationnement gratuit ”. Nous sommes aussi en train de nous lancer dans une politique de revitalisation des quartiers pour rendre Malmedy plus attractive. La place de Rome est terminée, le rond-point Ubac et le pont d’Outrelepont sont en cours, puis il y aura la place du Châtelet. Et puis, nous avons une politique de propreté pour faire de Malmedy une ville où il fait bon vivre, se restaurer et faires ses courses. Tout cela valorise les activités du centre-ville, comme les promenades qui partent du centre.

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Les grandes surfaces en périphérie prennent un peu le pas sur les petits commerces

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La désertion des centres-villes, c’est la faute à qui, à quoi?

Pour moi, il y a d’abord le fait que les grandes surfaces en périphérie prennent un peu le pas sur les petits commerces car, dans une grande surface, on a souvent plus de possibilités d’articles et de parkings. Ensuite, ce qui a beaucoup changé aujourd’hui, c’est que l’on vit non seulement une crise économique mais surtout un changement de monde dû au numérique. On est en train d’entrer dans un monde qui sera complètement influencé par le numérique et on n’a pas encore mesuré tous les impacts que ces mutations vont avoir sur les comportements sociaux et sur les commerces. L’e-commerce prend des parts de marché de jour en jour.

Les commerces de l’avenue des Alliés, ce sont de sérieux concurrents pour les petits commerçants?

J’estime que nous devons essayer d’instaurer un climat où il y a des synergies entre les grandes surfaces à la périphérie et les commerces de l’hypercentre. L’objectif reste le même pour tous: attirer du monde. Il y a un certain pourcentage d’acheteurs qui passent de l’un à l’autre, chacun profite de ce qui se fait de l’autre côté. Nous allons mettre autour de la table les gérants des grandes surfaces et les responsables de Malmedy Shopping pour voir comment on pourrait, très concrètement, créer un climat qui soit win-win.

Les commerçants semblent parfois ne pas trouver d’interlocuteur du côté de la Ville…

Nous avons demandé l’avis des commerçants concernant le stationnement. L’enquête a été clôturée vendredi dernier. Nous leur avons fait des propositions, à la fois au niveau de l’heure de gratuité, du règlement des zones bleues et du contrôle de non-dépassement du temps autorisé. Les commerçants du centre-ville ont donc été consultés avant de prendre une décision. L’économie de Malmedy, c’est principalement le tourisme, le commerce et le secteur de la construction. Si Malmedy parvient à maintenir des commerces de qualité qui soient attractifs pour les touristes, ils viendront. Nous essayons d’être le plus attractif possible pour faire venir du monde à Malmedy.

En 2008, Malmedy aurait signé un document à la demande de la Région wallonne, s’engageant à redynamiser le centre-ville grâce à des taxes sur les immeubles non-habités. La mesure a-t-elle été mise en place?

Question piège… L’échevin du Logement avec qui je travaille s’occupe de ce problème. Effectivement, les premières taxes ont été perçues.


D'après un article de L'Avenir - 07/04/2014